Méditation de la Croix de Roses
"Qui a mis les roses sur la croix?"
-- Citation Goethe de son conte non finalisé "Die Geheimnisse" (Les Secrets),
voir The Mission of Rudolf Steiner
par Dr. Ernst Katz, Nov-2004 (en anglais)
(All images © (2005) by nilum)
"Nous voyons comment, en fonction de ses sentiments et de sa volonté, l'homme
est capable de bouger à droite et à gauche, alors que la plante est enchaînée à la terre.
En outre, nous disons que l'être humain est sans conteste plus parfait que
la plante, mais il possède aussi des singularités qu'on ne trouve pas chez la plante.
Simplement parce qu'elles n'existent pas en la plante, cette dernière peut
me sembler en un certain sens plus parfaite que l'être humain, qui est
rempli d'un désir et d'une passion qui dictent sa conduite.
Je dirais que cet être est dévié du droit chemin par ses désirs et ses passions.
Je vois que la plante suit les pures lois de la croissance, de feuille en
feuille, qu'elle ouvre sans passion ses fleurs aux chastes rayons du soleil.
En outre, je pourrais me dire que l'être humain a une meilleure perfection
que la plante, mais que le prix à payer pour cette perfection est de
permettre aux instincts, aux désirs, et aux passions d'entrer en sa nature,
contrairement aux forces de la plante, qui nous semblent pures.
Je visualise maintenant comme la sève verte traverse la plante, et que c'est
une expression de la loi de la croissance, pure et sans passion.
Je visualise ensuite comme le sang rouge traverse les veines humaines, et
comme c'est une expression des instincts, des désirs, et des passions.
Je permet à tout cela d'apparaître en mon âme comme une vive pensée.
Ensuite, je visualise comme l'être humain est capable d'évolution ; comme il
pourrait purifier et nettoyer ses instincts et ses passions par les pouvoirs supérieurs de son âme.
Ansi je visualise que quelque chose de fondamental dans ces instincts et désirs
est détruit, et que ces derniers renaissent à un niveau supérieur.
Alors le sang peut être conçu comme l'expression des instincts et des passions purifiées et nettoyées.
Dans mes pensées je regarde maintenant, par exemple, une rose et dis, dans
la pétale de la rose rouge je vois la couleur de la sève de la plante verte
transformée en rouge, et la rose rouge, comme la feuille verte, suit les
lois pures et sans passion de la croissance.
Le rouge de la rose pourrait alors devenir le symbole d'un sang qui est
l'expression des instincts et des passions purifiées qui ont expulsé tout ce
qui est fondamental, et qui dans leur pureté rassemblent les forces actives dans la rose rouge.
Je ne recherche principalement plus maintenant à remplir mon intellect de
ces pensées mais à leur donner vie en ma perceptibilité.
Je peux éprouver du bonheur quand je pense à la pureté et à
l'absence de passions de la plante qui pousse.
Je peux produire en moi le sentiment que certaines perfections supérieures
doivent être obtenues par l'acquisition d'instincts et de désirs.
Cela peut alors transformer le sentiment de bonheur, que j'ai ressenti
auparavant, en un sentiment profond ; alors un sentiment de joie libératrice
peut naître en moi quand je m'abandonne à la pensée du sang rouge qui, comme
la sève rouge de la rose, pourrait devenir le porteur d'expériences intérieures pures.
Il est d'importance que nous ne confrontions pas sans sentiment les pensées
qui servent à construire une telle visualisation symbolique.
Après s'être concentré un moment sur de telles pensées et de tels
sentiments, nous allons les transformer en la visualisation symbolique
suivante : nous visualisons une croix noire.
Qu'elle soit le symbole des éléments fondamentaux détruits des instincts et
des passions, et sur le centre où les bras de la croix se croissent,
visualisons sept roses rouges et rayonnantes placées en un cercle.
Que ces roses soient le symbole d'un sang qui est l'expression des passions et instincts purifiés, nettoyés.
Une telle visualisation symbolique devrait être rappelée dans l'âme de la
manière illustrée ci-dessus* par une image visualisée en mémoire.
Une telle visualisation possède un pouvoir réveillant l'âme si nous nous abandonnons à la méditation intérieure.
Nous devons chercher à exclure toute autre pensée durant la méditation.
Seul le symbole caractérisé doit errer dans l'esprit avant l'âme aussi intensément que possible.
Il n'est pas sans importance que ce symbole ne soit pas simplement donné ici
comme une image visualisée naissante, mais qu'il ait d'abord été construit
au moyen de certaines pensées sur la plante et l'homme.
Puisque l'effet d'un tel symbole dépend du fait qu'il a ait été construit de
la manière décrite précédemment, il est utilisé dans la méditation intérieure.
Si nous visualisons le symbole sans l'avoir d'abord façonné dans nos propres
âmes, il reste froid et bien moins efficace que quand il a reçu, par une
préparation, son pouvoir d'illuminer l'âme.
Pendant la méditation, cependant, nous ne devons pas rappeler en l'âme
toutes les pensées préparatoires, mais principalement laisser errer vivement
l'image visualisée devant notre oeil intérieur, pendant qu'on laisse se
laisse diriger par le sentiment qui est apparu comme le résultat des pensées préparatoires.
Ainsi, le symbole devient un inducteur du sentiment-expérience, et son
efficacité repose sur le vagabondage de l'âme dans cette expérience intérieure.
Au plus nous sommes capable d'errer dedans longtemps sans intervention
d'autres pensées dérangeantes, au plus le processus entier est efficace.
Il est bien, cependant, pour nous, en dehors de la période dédiée a la
méditation propre, de répéter la construction du symbole au moyen des
pensées et des sentiments du type décrit ci-dessus, pour que l'expérience ne puisse s'affaiblir.
Au plus nous mettons de patience dans cette réactivation, au plus le symbole est significatif pour l'âme."
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