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Symbolique de l'image en anthropologie - Suivi d'une étude sur le mythe d'Oedipe

Michel-Gabriel Mouret, Jean-François Froger

Trouver ce livre chez buch7.de | eurobuch.com | buchhandel.de | books.google.com ASIN=2907653318, Category: Philosophy, Language: F, cover: PB, pages: 318, year: 1986(1996).

Présentation de l'éditeur
Ce livre présente trois séries de cinquante dessins chacune, réalisés par des patients au cours de stimulations sonores psychothérapie. Les auteurs examinent à partir de ces images, l'usage que nous faisons des archétypes et en suivent les voies d'organisation et de développement... ou les errances.


The following is a draft transcript of lecture the author gave in French about the sense of the Oedipus legend; it does not necessarily reflect the content of the above book. It is published here for our friends only.

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(Première version créée à Epiphanie 2009)

Transcrit d’une conférence, donnée par Jean-François Froger en français, le 03 décembre 2008 et revisé le 24.01.2011 (Remarques par l’intervieweur entre parenthèses.)

En remerciant Elena pour les corrections!

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La signification de la légende d’Oedipe

Conversation ‘ à bâtons rompus ’ à propos de la signification de la légende d’Œdipe.

Avant-propos

Les mythes sont une production universelle de l’esprit humain. On croit souvent que cela ne concerne que les peuples anciens et que la pensée mythique est une étape archaïque du développement humain. Ainsi on considère les mythes égyptiens, grecs, hindous…comme de vénérables souvenirs, objets de culture universitaire�!

Mais nous pouvons considérer les choses tout autrement. La pensée mythique est une capacité inhérente à l’esprit et par conséquent tout à fait actuelle. On peut l’entrevoir dans l’examen des rêves ou encore dans des états de conscience modifiés.

L’esprit utilise des images de l’expérience et les transpose analogiquement pour parler une langue «�muette�» mais qui comporte un sens qu’il est possible de décrypter à l’état éveillé rationnel où nous pensons librement. Les rêves et songes ont toujours suscités le plus grand intérêt. On voit par exemple la plus part des révélations décrites dans la Bible  au cours de «�songes�» nocturnes. De même la pratique oraculaire des pythies grecques s’obtenait par des drogues (comme le laurier) qui permettaient les états de transe.

Le mythe dévoile une connaissance cachée à la conscience ordinaire et parle un langage qui paraît inintelligible a priori. Mais n’existe-t-il pas un moyen de l’interpréter qui dévoile le sens caché�?

Nous le croyons. C’est pourquoi l’examen des images du mythe, en utilisant la procédure inverse de l’analogie qui a servi à le construire inconsciemment, apporte des éléments de pensée parfaitement rationnelle�; à condition d’accepter d’outrepasser les préjugés de notre culture�!

Propos

Du mythe d’Œdipe, je ne connais que  la version  mise par écrit par Sophocle dans trois tragédies� très célèbres: «�Œdipe Roi�», «�Œdipe à Colone�» et «Antigone�».

Œdipe naît à Thèbes puis va en exil à Corinthe. Tout petit, il est exposé sur le mont Cithéron par ses parents; ses parents Laïos et Jocaste veulent le tuer à peine sevré, parce qu’ils ont entendus un oracle divin qui avait prédit�: „il tuera son père”.

Du coup, son père et sa mère sont d’accord pour l’exposer, comme on dit�;  ils le mettent dans la campagne, ils le pendent par les pieds aux branchages d’un arbre. C’est pourquoi ils ont enfilé une lanière dans les pieds et ils le pendent  pour qu’il meure. Ce détail est important car ce sera la blessure ineffaçable qui permettra la remémoration des événements enfouis dans le passé et la reconnaissance de la filiation d’Œdipe.

C’est une espèce de meurtre rituel mais il se trouve qu’un berger passe par-là, et qu’il a pitié de ce petit, il le retire et le fait adopter par le roi et la reine de Corinthe, Polybe et Méropé.

Il grandit dans cette famille adoptive et il se croit  fils du roi de Corinthe parce qu’il n’a pas connaissance de son histoire.

Mais un jour, dans une conversation, - parce que les gens bavardent et racontent toujours les histoires, même vingt ans après,  ils se racontent les choses - et nous en savons quelque chose, - et à un moment il entendit: „ Toi, tu n’es qu’un fils supposé”, c.-à-d., un bâtard!

Alors il est piqué au vif et dans son angoisse et son doute, il va voir ses parents� et les interroge: «�qu’est-ce qu’on raconte…�?�» Ses parents adoptifs le rassurent en lui mentant et en lui affirmant qu’il est bien leur fils.

Mais lui, il n’est pas tranquille, il va voir la Pythie, c’est une devineresse sise à Delphes, quelqu’un qui mâche du laurier et qui est dans un état de transe et qui a de l’information inspirée, comme tous les gens en transe.

Elle dit: «�Oh, mon pauvre ami, tu vas tuer ton père et épouser ta mère�» (c’est là qu’on dit qu’il épousera sa mère, ce n’est pas dans le premier oracle adressé à son père).

Il est horrifié parce qu’il ne veut surtout pas tuer son père ni encore moins épouser sa mère, il s’enfuit donc de Corinthe, pour ne pas faire ce que la Pythie lui a prophétisé.

Il retourne vers Thèbes, pensant s’éloigner du destin prophétisé, et en chemin il rencontre un vieillard sur un chariot qui lui barre la route.

Comme il est très coléreux, il y a une dispute, il prend son bâton et assomme le vieillard.

Et en fait, il tue son père, mais il n’en sait rien.

Il arrive aux portes de Thèbes et il s’y déroule une séquence importante parce qu’à ce moment-là, il rencontre la Sphinge.

La Sphinge garde la ville et empêche qu’on y entre, elle pose des énigmes qu’on doit résoudre ou mourir.

Pour Œdipe l’énigme est très simple.

(Cette Sphinge n’est-elle pas en Égypte?)

Oui,  c’est une figure égyptienne dont les Grecs ont hérité.

Et là devant Thèbes, c’est une espèce de bête dévoreuse qui garde le chemin et qui dévore les passants.

C’est évidemment  un principe de la mythologie�: parler en énigmes et celui qui ne sait pas résoudre l’énigme est terrassé par l’incompréhensibilité des événements qu’il vit.

(Qu’est-ce que la relation entre la Sphinge en Grèce et le Sphinx en Égypte?)

C’est comme Thèbes en Grèce, il y a aussi une Thèbes en Égypte.

Il y a eu beaucoup de rapports entre l’Égypte et la Grèce.

Mais ces rapports remontent à l’antiquité la plus reculée et il est difficile de retracer l’histoire même du mythe.

C’est comme aujourd’hui, il y a une Philadelphie aux États-Unis comme il y en avait une en Cappadoce, parce que les fondateurs de cette ville ont voulu faire allusion à la fraternité („Philadelphie” signifie „l’amour du frère”); de même les Grecs ont voulu faire allusion à la Thèbes égyptienne, et la Thèbes grecque a été fondée aussi en son souvenir.

Mais reprenons l’histoire.

La Sphinge dévore les passants en châtiment d’une faute qui a eu lieu à Thèbes, c’est que justement le roi de Thèbes a été tué, mais on ne sait pas par qui.

L’énigme (posée par la Sphinge) à résoudre pour pouvoir passer est très simple, «�qu’est-ce qui marche le matin à quatre pattes, à midi à deux pattes et le soir à trois pattes?�»

C’est  semble-t-il évidemment l’homme; avec l’âge, il a une canne.

Alors Oedipe est libéré car il répond rationnellement sans s’apercevoir de la réelle portée de l’énigme. En effet,  il est tout jeune et marche déjà avec un bâton… trace de sa blessure dont il ne connaît pas la signification. Sa perspicacité est mise en défaut et il se précipite vers son destin.

La Sphinge disparaît, il peut rentrer dans Thèbes et comme il a délivré Thèbes de ce terrible fléau qu’était la Sphinge, il est accueilli en sauveur et on lui propose d’épouser la reine qui est veuve - et c’est sa mère; mais il n’en sait rien.

Ils ne savaient rien, ni l’un ni l’autre, d’ailleurs; sauf qu’il y a une petite différence d’âge et la  dame mûre épouse un jeune homme qui a quand même  environ 20 ans de moins qu’elle; ça peut se faire…

Ils ont ensuite quatre enfants�; ils ont deux fils et deux filles, dont la fameuse Antigone.

Il se trouve qu’il y a un nouveau malheur qui s’abat sur Thèbes, c’est la peste.

Comme dans l’Antiquité on croyait que lorsqu’il y a un malheur public, c’était la faute de quelqu’un, on cherche  de qui vient la faute.

C’est Oedipe lui même qui demande qu’on cherche et qu’on  trouve le coupable et il décrète, en tant que roi, qu’on chassera ce coupable de la ville; la punition sera l’exil. Il faut éloigner de la ville la cause de son trouble�!

Il ne sait pas que c’est lui-même l’origine de la violence.

La peste est une figure de la violence sociale. Parce que la peste est une maladie contagieuse qui peut décimer une population,  elle a été redoutée dans l’Antiquité et jusqu’aux temps modernes comme une des pires calamités. On peut dire que la peste est la métonymie des désastres sociaux. Aussi devient-elle la figure analogique de la violence sociale dévastatrice, comme on le voit dans les guerres civiles�: cette violence est mimétique (analogue à la contagion) et ne s’assouvit que par l’épuisement de la population.  

Il importe donc de faire cesser au plus vite la propagation de la violence et les peuples grecs ont inventé le remède du «�pharmacos�», qu’on appelle communément le «�bouc émissaire�» sur lequel on va reporter toutes les fautes du peuple et les expier en le sacrifiant.

Remarquons  qu’il ne s’agit pas du bouc émissaire de la Bible, dans le rituel du Kippour, où l’on chargeait  un bouc, des péchés du Peuple puis qu’on chassait dans le désert. Parce que précisément on ne le sacrifiait pas mais on l’envoyait dans le désert. Ce bouc était tiré au sort parmi deux boucs, l’autre étant pur était sacrifié au Temple en expiation des péchés. Le rituel hébraïque est ainsi profondément différent du rite grec.

Reprenons le fil de l’histoire.

Il est nécessaire de retrouver le coupable, mais comment faire�?

Il y a là un devin qui s’appelle Tirésias et qui est aveugle, mais en étant aveugle à ce monde, il voit au-delà du monde.

C’est le propre de la sagesse que de voir au-delà des apparences. Il a la  vision prophétique.

Tirésias est un personnage ambigu�: il sait et ne veut pas dire parce qu’il craint pour sa vie. Il est ambigu à un autre titre�;  il a en effet un caractère féminin et un caractère masculin.

[Il faudrait que nous racontions un autre mythe concernant Tirésias, qui ayant vu deux serpents hétérosexuels, en rapport physique, ce qui est un grand tabou, a été changé en femme,  puis redevenu homme après quelques temps  et ayant encore vu une fois deux serpents, est rendu aveugle par Héra, la femme de Zeus. C’est  que Tirésias avait trahi un secret de Zeus  qui avait utilisé le savoir de Tirésias pour se défendre contre les accusations de sa femme… parce qu’il l’avait trompée trop souvent�!].

Comme Zeus ne pouvait pas enlever la cécité infligée par Héra,  il lui a donné en compensation la capacité de «�prévision�». La connaissance de l’avenir était une capacité qui normalement  en  ce temps-là n’était plus  attribuée aux hommes,  car ceux-ci en avaient trop souvent abusé. Tirésias «�aveugle�» a le privilège de connaître les choses cachées aux yeux des hommes.

Tirésias dit à Œdipe�: «�je ne peux pas te dire qui est coupable�» parce qu’il «�voit�» que c’est Œdipe et qu’il est le roi, qu’il a le pouvoir. Alors dire�: «�c’est toi, le coupable�», c’est impossible,  cela ne peut être reçu.

Mais un berger, connaissant la vérité finit par se révéler, et la vérité c’est que le coupable c’est le roi lui même, c.-à-d., Oedipe qui a tué son père sans le savoir et épousé sa mère sans le savoir.

Il faut aller jusqu’au bout du mythe, parce qu’il est très intéressant de savoir  que la mère d’Oedipe, Jocaste, qui est sa femme aussi, apprenant que son mari est son fils, elle va se pendre; elle se pend, elle se suicide, devant l’horreur de ce qu’ils ont fait, parce que toutes ces choses-là sont dans l’inconscience: c’est ça, la tragédie d’ailleurs.

C’est ce qui arrive, et on ne le sait pas, mais ça arrive! La tragédie est la mise en scène des événements inéluctables, du destin auquel on ne peut échapper.

Lui, quand il voit sa mère pendue, il arrache l’agrafe de son manteau et se crève les yeux sous l’impulsion d’Apollon, dieu de la lumière et des sciences�!

Il devient aveugle lui-même, mais il devient aveugle comme Tirésias pour voir vraiment la vérité.

C’est une tragédie qui montre  ce qu’est l’aveuglement de l’homme sur sa destinée, d’un bout à l’autre, et qui montre la causalité de cet aveuglement.

Il faut remonter à la racine du récit et aller jusqu’au bout de la tragédie.

On va d’abord aller jusqu’au bout.

Le bout, c’est qu’il part en exil, puisqu’il a décrété lui même que le coupable serait chassé de la ville, il part donc en exil. Il applique le châtiment qu’il devait imposer comme roi, pour faire cesser la peste, rétablir les relations paisibles entre les citoyens de Thèbes.

Il va errer dans le Péloponnèse pendant une dizaine d’années aidé par l’une de ses filles qui s’appelle Antigone, tandis qu’Ismène est mariée avec Haémon le fils de Créon.

Au bout de dix ans, il arrive à Athènes, il arrive au pied de la ville - dans un jardin sacré d’Athènes dédié aux Euménides. Nul mortel ne peut entrer dans ce jardin, - le sacré est très sérieux, car on est puni de mort si on transgresse l’interdit d’y entrer.

Lui, il y entre et y demande l’asile.

Quand on entre dans un lieu sacré, on devient soi-même sacré, ou bien  on mérite la mort.

Œdipe demande alors le jugement et l’aide du roi d’Athènes qui s’appelle Thésée (celui qui a fait un voyage aux enfers et qui connaît la divinité).

Il est accompagné d’Antigone et  d’Ismène qui est venue les rejoindre.

Les filles ne peuvent pas entrer dans le jardin sacré, bien sûr, mais elles préparent les rituels. Oedipe demande à ses filles de faire les rituels funéraires, - pour lui, - alors qu’il est encore vivant et il s’éloigne un peu, et là, d’après la mythologie bien sûr, on voit Oedipe monter vers le ciel dans un grand fracas de tonnerre, Zeus qui l’appelle et tout disparaît.

Autrement dit, il y a une assomption d’Oedipe.

Je dis que la mythologie grecque prophétise ici la résurrection du corps. Il s’agit de la même chose  qu’une résurrection puisque dans son assomption il monte vers le ciel  avec «son�corps et son âme�»,  comme on dira plus tard.

Le mythe montre qu’il y a une rédemption finale; cela veut dire qu’il y a un salut après un long itinéraire dans l’obscurité d’un aveuglement volontaire aux préjugés du monde, qui remplace l’aveuglement inconscient.

L’aveuglement inconscient est une faute contre la lumière, mais cela est caché et «�refoulé�». Une conséquence en découle inéluctablement, c’est que la conscience est faussée�: ce qu’on croit voir lucidement en toute conscience est donc une nuit par rapport au vrai. Le mythe montre que pour guérir il faut s’aveugler à cet aveuglement pour naître à la véritable conscience. On ne voit plus comme on voyait auparavant. C’est pourquoi le mythe attribue l’acte apparemment mutilant à Apollon, dieu de la lumière et de la véritable connaissance.

Œdipe est entré dans une conscience vraie.

Mais cela ressemble pour la cité, où sont les gens obéissant aveuglément à l’opinion commune, à un exil�: la conscience brise un lien social fondé sur l’inconscient collectif.

Cela finit bien, l’histoire d’Oedipe.

Très bien, même mais cela avait fort mal commencé�!

C’est pourquoi il faut remonter l’enchaînement des causes  pour atteindre la racine de l’histoire, son début.

Voir l’enchaînement des causes c’est comprendre pourquoi Oedipe a-t-il subi un sort aussi effroyable? - ce qui est une figure du sort humain, bien sûr.

Il faut remonter jusqu’à la raison pour laquelle Héra, la parèdre de Zeus, avait donné l’oracle que «�si Laïos, le père d'Oedipe, et Jocaste, sa mère, avaient un enfant, celui-ci tuerait son père�»?

C’était un châtiment pour Laïos qui avait commis une grande faute.

La faute qu’il avait commise avant d’épouser Jocaste entraînait qu’il ne pouvait pas avoir d’enfant et que s’il en avait un malgré la volonté d’Héra, il subirait le parricide.

La faute était, que jeune homme, il avait été reçu dans une famille royale et il avait détourné le fils du roi dans une relation homosexuelle.

La mythologie dit que c’est Laïos qui a été l’inventeur de l’homosexualité.

Dans le monde grec, l’homosexualité est «�le péché originel�».

C’est là, la source de toute la tragédie et de toute la violence dans la société.

Ne peut-on pas voir qu’aujourd’hui aussi le mythe éclaire de que l’inconscient collectif connaît et refoule�? Car le moins qu’on puisse dire, c’est que cela ne va pas bien dans notre société.

La violence n’a jamais été aussi grande dans la société parce qu’on accepte l’homosexualité comme une normalité, alors qu’elle est le symptôme  d’un dérèglement du contrat social fondateur de la société. Héra est la déesse qui défend les droits de la famille et châtie ce qui la ruine.

Au lieu de la soigner, parce que c’est une maladie, mais une maladie spirituelle, on en refoule la culpabilité collective.

Question: Le complexe d’Oedipe de Freud n’a rien à voir avec cette légende?

Cela a un rapport faussé, conforme au mythe�: Freud s’est saisi du milieu de l’histoire d’Œdipe en occultant le début et la fin, c'est-à-dire en refoulant le vrai problème qui est celui de l’homosexualité� et de sa guérison dans une conception juste de la corporéité de l’homme!

Le complexe d’Oedipe est une invention de S. Freud.

Son génie, c’est d’avoir senti que la mythologie racontait quelque chose d’important pour l’homme, mais il n’en a saisi que le milieu, c.-à-d., qu’il a occulté, et même empêché de voir le début, parce qu’il n’a pas vu que c’est l’homosexualité qui est à la racine de tous les maux sociaux.

Il aurait pu le savoir, mais il avait un problème dans sa famille - et il a occulté la fin, à savoir l’assomption du corps d’Oedipe vers la divinité.

Freud a décrit la vie psychique humaine comme entièrement close dans le cycle de l’aliénation de la conscience.

Il surévalue la partie centrale de l’histoire où tout le monde est inconscient. Là, effectivement,  on tue son père inconsciemment, on épouse sa mère inconsciemment. Ce n’est pas idiot, l’invention de Freud, sauf que c’est une déformation dramatique du mythe.

Le mythe complet est beaucoup plus profond et instructif�!

(Question concernant le début de l’histoire.)

Suspendre, exposer quelqu’un était une offrande à (ou un sacrifice à) une divinité, mais c’est une offrande criminelle. Les parents d’Œdipe veulent purement et simplement se débarrasser de l’enfant qu’ils n’auraient pas dû avoir.

C’est intéressant de voir comment les pieds sont percés, ce n’était pas en travers des talons, mais au centre de la plante des pieds, par où passe l’axe du corps. Œdipe doit marcher avec l’aide d’un bâton pour rétablir ou affermir l’équilibre que cette blessure  ne permet plus.

Oedipe est une leçon très profonde sur ce qu’est la conscience obturée par la faute originelle, parce qu’il y a dans la mythologie grecque quelque chose qui ressemble beaucoup à ce qui est dans la Bible, sauf que dans la Bible on va un peu plus profond, on va jusqu’à l’origine, non pas à l’homosexualité. Il y a avant ce malheur encore autre chose, qui est un péché de l’esprit - avec Ève, parce qu’elle mange un fruit défendu (de l’arbre de connaissance du bon et du mauvais), mais ce fruit lui paraît bon pour acquérir une certaine intelligence.

Le péché originel d’après la Bible, tel que je l’interprète, c’est un péché qui fait que l’intelligence humaine essaye de se rendre autoréférente.

Au lieu de recevoir sa lumière de l’intelligence divine, elle veut s’auto-illuminer.

Ça, c’est grave, parce que c’est une coupure avec l’intelligence divine et du coup, on tombe dans les ténèbres, on tombe justement dans l’inconscience.

Un des résultats de l’inconscience, c’est qu’on ne comprend plus la «�différence�».

Qu’est-ce qui manifeste jusque dans le corps cette occultation de la différence�? Eh bien, c’est justement l’homosexualité.

L’homosexualité est fondamentalement un refus de la différence et une autoréférence de l’esprit.

Ça s’incarne au niveau sexuel, ça se manifeste, c’est comme une dramaturgie, c’est comme un rituel; mais la réalité ainsi ritualisée reste invisible.

L’union sexuelle n’est possible pour la reproduction, qu’à cause d’une différence essentielle, au niveau corporel, mais cette différence est aussi figuratrice de la différence qui crée le monde, à savoir que Dieu n’est pas le monde; c’est la différence fondamentale, de la divinité ‘une’ et du monde ‘multiple’.

Si l’intelligence humaine se prétend auto-illuminée,  elle nie la différence créateur/créature et, autrement dit, elle se fait Dieu elle-même, on idolâtre sa propre intelligence et donc, on nie en soi la valeur de la différence.

Du coup, on va vers l’homosexualité, tout est égal, tout se vaut, etc.; l’idéologie démocratique est profondément d’essence homosexuelle, dans la mesure où elle veut abolir toutes les différences avec la caricature de l’égalitarisme! Il faudrait réfléchir sur ce que pourrait être une véritable démocratie, un gouvernement du Peuple par des institutions qui le fasse vivre et non pas pourrir�!

[éclat de rire par étonnement de la part de l’intervieweur]

C’est difficile à dire aujourd’hui, mais regarde l’état de notre société, le désastre vient du fait qu’on refuse la différence.

La différence est utile, il faut la respecter partout, partout.

(Dieu nous a fait de façon qu’il faille respecter le septième jour et qu’il faille être hétérosexuel?)

Oui, sinon on entre dans la confusion mentale et dans la confusion sexuelle. L’allusion au septième jour est juste, car il s’agit de distinguer le travail comme prise de possession du monde d’avec la contemplation comme réception du monde comme don de Dieu. L’hétérosexualité n’est pas simplement biologique chez l’homme, elle est significative d’un rapport à l’altérité�: l’altérité femme/homme est essentielle pour comprendre et entrer dans l’altérité créature/créateur.

La violence vient de la confusion. L’ordre humain vient de la distinction.

Le mensonge c’est de confondre le vrai et le faux.

Pratiquer le mensonge intentionnellement ou volontiers,  c’est de la méchanceté consommée,  car cela vient d’une intelligence pervertie, en vue d’une domination extorquée par violence.

Pourquoi mentir, sinon?

C’est pour une domination quelconque.

Au prix de quoi?

Il y a une cascade des causalités depuis le mensonge originel du Serpent jusqu’à la violence toujours renaissante dans nos sociétés. A chacun de réfléchir à la profondeur du mythe…